05 novembre 2024
Un premier rendez-vous en Loire-Atlantique, le 14 mai, un second en Mayenne, à Changé près de Laval, la présidente de Région Christelle Morançais s’est ensuite rendue en Sarthe, au Mans, puis dans le Maine-et-Loire, à Angers, et enfin le 24 juin dernier en Vendée, à Mouilleron-le-Captif. Des rencontres publiques riches d’enseignements et d’échanges directs et, à chaque fois, la thématique du développement économique et de l’emploi a mobilisé les attentions. « Je le dis souvent », a indiqué Christelle Morançais en introduction de la rencontre publique vendéenne, « notre région connait le taux de chômage le plus faible de France et pourtant je mesure de grandes disparités entre les territoires : ceux qui connaissent le plein emploi et d’autres dont le taux de demandeurs d’emploi est beaucoup plus élevé… Pour autant, quels que soient ces territoires, j’observe aussi que de nombreuses entreprises font souvent part de leurs difficultés à recruter. »
Mieux concilier le secteur économique et la formation
L’intervention de la présidente portant sur la nécessaire adéquation entre l’offre de formations et la demande d’emplois fait immédiatement écho auprès d’une participante, s’interrogeant sur « la grande difficulté pour les établissements d’accueil pour personnes âgées et autres instituts spécialisés à recruter des personnes qualifiées, formées. Demain, avec la canicule notamment, je ne sais pas comment on va faire pour trouver du personnel… » La présidente a profité de cette interpellation pour rappeler combien il lui était important de « former mieux et former plus et, à ce titre, la Région se saisit actuellement d’une nouvelle compétence – l’orientation – qui va nous permettre d’ouvrir le champ des possibles ». Un champ des possibles qui s’applique aux formations, aux dispositifs d’orientation, à la découverte ou la création de nouveaux métiers. « Nous travaillons avec les acteurs de l’orientation afin que les jeunes aujourd’hui puissent se projeter sur une activité future dont les débouchés sont avérés. Il n’y a pas, d’un côté, le monde économique, et de l’autre, celui de l’éducation et de la formation. »
Eclairage sur la réforme de l’apprentissage
Orientation, apprentissage, éducation… Christelle Morançais a insisté sur un principe clair : la réussite de tous les jeunes, à travers leur formation et leur orientation, « a et aura une incidence sur leur employabilité et, sur l’économie d’un territoire ». Une inquiétude se fait entendre alors au sein de l’assemblée nombreuse, elle émane d’un directeur d’un centre de formation pour apprentis public (CFA). Il s’interroge sur « ce que deviendra la compétence apprentissage suite à la réforme de l’État. À quoi devra-t-on s’attendre ? À une lutte entre les branches professionnelles ? » Christelle Morançais lui répond : « J’entends vos inquiétudes et je les partage mais nous devons composer avec un Gouvernement qui ne donne pas tous les contours d’une réforme qui reste encore trop floue, trop insécurisante pour les jeunes apprentis, les maitres d’apprentissage, les instituts de formation… » Et d’ajouter : « je ne souhaite pas que tous les efforts déployés pour relancer l’apprentissage soient inutiles, car la Région a enregistré d’excellents résultats dans ce domaine, ce qui n’est pas le cas de toutes les autres régions. Nous n’avons pas souhaité cette réforme qui va fragiliser les territoires. À la Région, nous poursuivrons ce travail avec les branches professionnelles et d’écoute des besoins des acteurs économiques. Pour adapter nos politiques régionales aux réalités de terrain. »
Du concret, du pragmatisme, du civisme… À la question portant sur la difficulté des emplois saisonniers à trouver un logement sur la frange littorale, la présidente a rappelé notamment la mise en œuvre d’une solution simple : « lorsque les conditions sont réunies, nous ouvrons à chaque période estivale les internats de nos lycées à ces saisonniers, de manière à réduire au maximum le coût de leur logement pendant leur courte période d’activité. » La question de l’inclusion a également été abordée, avec la demande formulée d’une « politique plus offensive en matière d’acceptation du handicap », d’autres s’inquiétant de « la qualité des cours d’eau », « de la rénovation des lycées »… Autre interpellation, autre thématique soulevée par un acteur associatif : « l’absence de civisme et de valeurs fortes dans notre société. Croyez-vous qu’il faille, comme je le pense, élargir le socle de l’école ? On ne peut pas faire société sans base et sans codes du vivre ensemble. ». A cette question, Christelle Morançais a répondu en rappelant « l’importance pour les parents de garder la responsabilité de l’éducation des enfants. » Et de compléter : « les établissements scolaires et la communauté éducative ont la mission de former les jeunes, et font un travail formidable, mais ils ne peuvent pas se substituer aux parents. » Applaudissements dans la salle
« Nos produits, ce sont nos emplois »
Valoriser les territoires, défendre les emplois, il a aussi été question de produits du territoire, rassemblés « au sein d’une confrérie que je souhaiterais voir davantage mise en valeur », suggère un acteur associatif. « Nos produits, c’est nos valeurs, c’est nos emplois. » Christelle Morançais lui donne donc rendez-vous pour concrétiser cette initiative. Cette session de rencontres publiques, a ainsi permis à la présidente de mesurer l’impact des politiques régionales, d’écouter les retours, de comprendre les inquiétudes, ou tout simplement, d’échanger directement avec les habitants. Notamment en les encourageant à donner leur avis sur les enjeux de la concertation grand public Ma région 2050, « grande démarche de prospective qui vise à imaginer et à construire l’avenir de notre région. »